LA LIGNE D’IVAN MLADENOVIC
Devant les dessins d’Ivan Mladenovic, deux suppositions se présentent comme des déterminants possibles de son travail: selon la premiére, la nécessité de l’expression picturale chez Mladenovic s’ est manifesté dans un rêve comme un message des signes mystérieux de la vie, alors que d’aprés la seconde supposition, ce message, ce testament “en gravitation” se transforme en un système de lignes mélodiques qui lient le rêveur à la vie. Comme si ce système de lignes avait empêché qu’une destinée ne se dilue dans les champs magnétiques de l’existence, mais, d’un autre côté. comme si ce système avait contraint ces champs magnétiques, tout en les englobant, à une expression picturale rigourese dont les lois doivent être respectées, car rien n’est dû au hasard, et il n’y a pas de lignes “aléatoires”…
…Autrefois, les consuls nous laissaient des écrits sur la peste et les guerres, sur la peste et les guerres, sur les villes détruites et la gloire de l’armée conquise par l’épée. Le consul Mladenovic, avec ses dessins Parisiens, nous laisse des écrits symboliques sur le temps où l’interprétation picturale de l’homme n’est pas innocente, bien que ramenée à un espace qui n’est nullement diplomatique. Là, sur ces dessins, le mouvement de l’âme est lié au mouvement de gravitation, ainsi, même un paysage classique nous apparaît comme une partie intégrante d’un système métaphorique supérieur. Et si ce système, pour l’instant encore indéterminé, se réalise en conséquence, nous serons très rapidament en mesure de découvrir ces mêmes dessins sur des toiles en gravitation sonores où les phases du dessin seront rompues par les phases de couleurs. Car un bon dessin soutient et confirme toujours l’objectivité spirituelle de la peinture, je veux dire que les dessins d’Ivan Mladenovic sont les messagers des peintures mystérieuses qui suivront comme une conséquence logique d’un rapport troublé entre le mouvement de l’âme et le mouvement du dessin, c’est-à-dire de la peinture. Ce processus s’effectuera certainement sans un plan théorique, mais en lui, une fois de plus, se heurtera la réalité somptueuse du rêve (le dessin) avec les lois somptueuses de la veille (la penture). La note sera réglée par Mladenovic, celui qui parviendra à réconcilier la norme esthétique avec la norme picturale et à accepter le dessin (dans le travail à venir) comme une confirmation poético-picturale de la peinture…
M. Jezdimir Radenovic,
critique litteraire et d’art,
Paris, mai 1991